Nous nous retrouvons ce week-end avec Jean-Marc  Weber dans  » La Chambre d’écriture » jusqu’au lundi 21  Janvier inclus.

L’objectif de ces retrouvailles est de continuer notre expédition littéraire : l’écriture à quatre mains d’une pièce « en haute altitude » :

Le refuge de la Sainte Zita

Séance de travail particulière puisqu’elle prend en compte le désir de vivre une aventure théâtrale avec un trio très attachant…

Les intéressés se reconnaîtront.

L’avenir nous dira si ce travail de réécriture apportera les bonnes « prises » nécessaires pour permettre à cette aventure humaine de se hisser

dans le monde réel.

Pour le moment, « La chambre d’écriture » – qui ne dévoilera jamais son adresse – bouillonne: brouillonne.

refuge

Retrouver dans la bouche le goût de l’école buissonnière. Jeter son sac à dos avec de nombreux papiers. Garder une gourde d’eau. Du piment.  Du Chocolat. Ne pas avoir de cap à suivre, pas d’objectif. Marcher pour le plaisir du lac, de l’eau Claire. Se rendre compte tout à coup – ça ne prévient pas – que quelque chose à bouger, s’est déplacé : du nid abdominal vers la texture de la salive, plus fluide: un autre désir, brûlant, cette fois-ci sans poids. Continuer de Marcher.  Éteindre la loupiote des mondanités, des politesses, des – tiens, sers-toi,  prends tout ce qu’il y a sur la table !  . Ne plus avoir de table. Ne plus avoir de réseau. Se dire qu’on a assez donné, ne plus vouloir donner.  Je termine les derniers bastos, par souci d’engagement, et puis basta. Sourire incognito. Direction l’ombre, le sous-terrain ( Doublure de luxe sans fermeture éclair). Peu à peu , je balaye – en dansant des hanches car je garde l’envie de croquer l’espace – les copeaux du miroir.  Les éclats aux  ordures ! Débarrassé de cette soif de soleil, je respire enfin . « Oh Oui »Comme un gouffre chaud où il fait bon la mécanique. Ciao mon île, je t’aimais bien. Dernier épisode sur cette tangente. Ecrature, c’est The End.

Juin 2012. Nous tournerons le film « Sirène Bleue des Rivières ». Mon premier court métrage en tant que réalisateur (réalisable surtout grâce au savoir faire et à la bienveillance de Christian Darvey, qui s’occupera de la direction photo…)

Marie Monfrais signera spécialement pour ce film la musique originale. George Gorelko s’occupera de l’installation sonore. Adrien Messina m’épaulera pour la production.  Argentium cuisinera le making-off.

Pour les comédiens, une chance de retrouver un ami de longue date : Jeff Palaccio mais aussi Agnes Croutelle, Magali Sivan, Philippe Pilato, Jean-Marc Weber, et Christian Darvey. Pour ces trois derniers, c’est toujours un plaisir de filmer des auteurs…

Puis, il y aura tous les autres, présents pour aider d’une manière ou d’une autre…Alexandre Papias en Prime pour jouer l’accessoiriste !

Une belle aventure en perspective bien que…la préparation du tournage est déjà une aventure périlleuse bourrée d’obstacles !

Surtout avec mon budget xxsmall.

Enfin, j’ai déjà ma queue de Sirène…C’est pas rien…

 

Une nuit, le ventre s’empare de votre plume, et vous écrivez un texte. L’idée d’en faire un film vous caresse les rétines mais vous ne savez pas comment vous y prendre. Alors, par chance – désir? – vous en parlez à votre ami réalisateur…qui réalise en images votre poème. duo complice.

Mon ami Jean-Marc Weber, coproducteur du spectacle  » Qu’est-ce que tu sais d’une fille comme moi? » dont il est l’auteur et le metteur en scène ( à ce niveau d’investissement on parle de « carton plein ») est passé à la radio BLEU AZUR pour parler de notre spectacle. En voici l’intégralité.

http://unefille.eklablog.com/interview-de-l-auteur-a38604811

Prochaine représentation : Vendredi 2 Mars 2012, à Cannes :

Studio MJC Picaud 23 avenue Docteur Picaud 06000 Cannes

Réservations /06.88.75.34.46 / Tarifs 8 à 10€

Chris Darvey est un marcheur né. Il aime observer et enregistrer les images qui lui « parlent ». Un jour, alors que nous étions en repérage ( C’est à dire en ballade) , il a eu l’idée de récupérer quelques rushs de cette journée …et de composer quelque chose avec ces copeaux mouvants…petit film par la durée – 2 minutes – , mais percutant, puissant. Faut dire, à force de m’écrouler sur le sol pour me convaincre que je suis toujours en vie… il a réussi à me mettre en boite ! – Mais outre l’anecdote, ce qui est surtout bluffant, c’est ce qu’il réussit à dire des AUTEURS en si peu de temps…Je trouve que nous avons de la chance qu’il publie gratuitement ses expérimentations. Profitez-en.

 

Flore Lagarde, Photographe à découvrir, redécouvrir, fait actuellement le tour du monde.

En partant, on s’est croisés, juste le temps de se dire : « il faut que l’on corresponde « .

Oui, et c’est chose faite. Depuis son départ dans cette folle aventure et sans itinéraire précis,

je reçois d’elle – dans le silence de la distance sans téléphone – des traces d’images – les siennes –

qu’elle capture selon un cahier des charges intimes, impulsif, improvisé.

Alors, grâce à notre accord farfelu, désormais explicite, je couche sur ses photos des phrases… »hors champ »

Et pour garder les preuves de cet échange atypique ( écriture immobile / regard voyageur) : un blog est né… CORRESPONDANCE IMPROMPTUE…

http://correspondanceimpromptue.blogspot.com/

Si vous avez la rétine curieuse…

Bord de route. Nuit. Station service. Chaussures de cuir. Jean. Pull noir. Blouson de cuir. Visage sec. Yeux serrés. Pupilles et réverbères en mode translating. Narine. Air humide. Route vide. Oiseaux du soir, anonymes, criards.  Main dans chevelure hirsute, dans poche Redskin, dans rien , rouge. Solitaire. 1 euro 70 le litre. Briquet. Craven. In the night ; Where is the love? Bord de route. Nuit. Station service. Caravane lointaine, désertée, porte cassée, sombre. Semelles de cuir. Porte cassée. Froid. Visage électrique. Droite. Gauche. Gauche. Droite. Regard étroit. Bout rouge. Fumée. Souffle. Crépitement lumineux: Coca Cola Charly ‘s. Fumée. Braguette. Pause. Fontaine. Herbes. Herbes. Lune. Larmes. Herbes. Froid. Coton. Braguette. Rire court, contenu. Frisson ?  Semelles. Herbes. Direction porte cassée. Ouverture noire. Silencieuse. Obscurité. Off. On. Torche. Dessin laser inconnu carton pâte. Courage. Marche. Escalier. Plas- plastique. Ascension. Aventure. Solitaire. Yeux. Ronds. Zoom. Matelas boursouflés. Vitre édentée. Ampoule morte. Odeur de Vomi. Insert. Photographies de famille, sourire, chemise, barba à papa. Bruit. Sursaut. Yeux camoisis derrière pare brise. Sursaut. Peur. Ventre. Vibration. Spasme. Odeur de souffre. E X P L O S I O N! Champignon nocturne, chorégraphie monarchiste des couleurs pourpres ivres. Farandole. Ironie. Panorama. Solitaire perdu. Disloqué. Pieds. Bidon d’huile. Ventre. Boue. Tête. Champ. Jambes. Chariot. Salive. Bitume. Sourire. Agonie. Compte à rebours. Pause. Compte à rebours. Camion poubelle. Bord de route. Nuit. Station-service.  Jean. Pull noir. Blouson de cuir. Benne.

Quand je rentre le soir, épuisé par une journée de labeur,

Les rêves secoués dans le ventre, heureux du repos promis,

Je pose ma tête sur l’écorce d’un géant tilleul,

Le genou sur le sol humide, la nuque baissée, et je prie …

Je pense à toutes ces choses que j’ai faites par ferveur,

A tous ces gens que j’ai pris dans mes bras avec envie,

A ces images qui défilent pourtant, s’en va le bonheur

Dit-on, dans les couloirs sombres où tiennent, droites, les bougies.

L’arbre m’écoute et me comprend, je le sens à sa solitude

Qui n’en est pas une, quand il vient dans mes cheveux avec son épée,

Quand il me murmure dans mes hanches, mon front, mes ridules,

Que l’imagination est un paradis qu’il faut cultiver,

Quand il me souffle cela avec une poignée de feuilles désinvoltes,

Quand son silence danse avec de coquines et invisibles senteurs …

Le vent pousse, pousse alors dans ma gorge, je ferme les yeux et vois des cyprès …

A perte de vue, je redécouvre des visages, des corps, des allures à califourchon sur des libellules,

Des poitrines dénudées honorant la chair joyeuse,

Des jambes robustes supportant le poids de la légèreté

Et des cous, des cous torsadés, unis.

Le monde qu’ils habitent maintenant est incongru mais ils ont le sourire.

Les coquelicots craquellent leur bitume, insurgés, ils revendiquent

Le plaisir de la verticalité, le plaisir des écumes.

L’absinthe coule le long du tronc,

Je serre la main sur le bois vert, frère de sève, qui plie sous mon chagrin.

Je t’aime et te vois, te vois et te touche, de la pointe de mon œil,

De mon œil seulement,

Je rêve de ton pouls.

Sous le tilleul, alors, tombe mon deuxième genou.

Prière au bord de terre, des désirs en forme de passerelle,

Des îles, et puis des rivières.

Comment venir jusqu’à toi, moi vivant, et toi, mirage effervescent de ma mémoire ?

Quand je rentre le soir, épuisé par une journée de labeur,

Les rêves secoués dans le ventre, heureux du repos promis,

Je pose ma tête sur l’écorce d’un géant tilleul,

Le genou sur le sol humide, la nuque baissée, et je prie …

A toi, l’absent, qui m’a donné pour héritage

La terre,

Trésor absolu où poussent des promesses,

Des promesses si grandes que pour les arbres

Tous les hommes restent des enfants,

La terre et l’instinct,

Les arbres sentent, parlent comprennent,

Je sais bien.

Je le sens,

Je ressens, ça.

Puis, le temps d’une pause longue, sous une lune affûtée,

Silence en italique, écrirait-on au théâtre,

Je me relève enfin

Contemplant mon immense totem vivant,

Fidèle complice,

Souffleur  de songe,

Et lui lance à mon tour une effluve de ma langue …

Il est temps pour moi de reprendre des forces : épouser l’horizon.

 

Lionel Parrini pour Jeannot Parrini

 

Entrer votre adresse e-mail pour vous inscrire à ce blog et recevoir les notifications des nouveaux articles par courriel.

Rejoignez les 3 autres abonnés